Les plaisirs de la culture en pot

Cette culture, qui se pratique aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, demande peu d’espace, un ensoleillement convenable et du temps libre. Voilà tout ce qu’il faut pour commencer.

Les emplacements possibles

Le balcon, la terrasse, le patio, l’entrée, le rebord d’une fenêtre et même l’escalier sont tous des endroits potentiellement intéressants. La grande variété de contenants et de plantes permet de créer des décors de verdure invitants. Que l’ensemble soit de style formel ou plus naturel, un équilibre entre les plantes et les éléments structuraux est à rechercher. Des mélanges de fines herbes, d’arbustes et de fleurs, dans le même contenant ou des pots séparés, provoquent l’étonnement.

Des conditions particulières

Les plantes en pot sont plus sujettes aux variations de température que les plantes cultivées en pleine terre. Il faut savoir que, dans un pot, la température du sol est inférieure d’environ 2,5°C à celle de l’air à cause de l’évaporation de l’eau. Lors des journées chaudes et ensoleillées, les pots exposés au soleil s’échauffent, surtout ceux de teintes foncées, et l’eau contenue dans le terreau s’évapore plus rapidement. Comme les plantes ont alors un plus grand besoin d’eau, il faut penser à augmenter la fréquence des arrosages.

Par contre, en début et en fin de la saison, les journées et les nuits sont froides et les plantes ralentissent leur croissance. Protéger les pots du soleil et du froid est donc un impératif. La meilleure solution consiste à placer des pots plus petits devant les pots les plus hauts. On plante dans les petits pots des fleurs annuelles ou des fines herbes qui sont résistantes à la sècheresse. L’utilisation de pots aux teintes pâles est également une bonne solution.

La force des vents est aussi un facteur limitant. Comme elle augmente avec la hauteur, les plantes exposées doivent être protégées par des écrans brise-vent, surtout si vous habitez au 5e étage d’un édifice ou plus haut. Les bourrasques peuvent faire tomber les plantes volumineuses, et cela même sur une terrasse du deuxième ou du troisième étage. Il faut donc utiliser des pots ayant une base assez large pour ces plantes. On peut aussi mettre en place un système de tuteurage qui est accroché aux écrans brise-vent.

Finalement, la capacité de support des structures est un facteur à ne pas négliger. En effet, les pots remplis de terre humide représentent une charge supplémentaire à surveiller. L’emploi d’un terreau et de pots plus légers ainsi que de plantes s’adaptant à de plus petits contenants sont des solutions à envisager. En cas de doute, il vaut mieux consulter un expert.

Le choix du pot

La majorité des fines herbes se cultivent en pot. Il est conseillé de commencer à cultiver des variétés relativement faciles et de limiter le nombre de plantes de chacune des variétés.

Pour une même plante, la culture en pot nécessite plus de temps qu’en pleine terre. Il faut empoter et rempoter; de plus, les fertilisations et les arrosages sont plus fréquents et requièrent plus d’attention. Cependant, aucun binage, aucun sarclage.

Il existe différents matériaux qui présentent des avantages et des inconvénients.

Pots de terre cuite: Comme les pots de terre cuite sont poreux, l’oxygène se transmet aux racines et l’eau s’évapore à travers les parois. Cependant, ce sont des pots lourds, fragiles, coûteux et difficiles à ranger. De plus, comme les pots et les soucoupes transpirent, ils tachent les planchers. Les parois intérieures des pots et des soucoupes de certains modèles étant recouvertes d’un enduit imperméable, ils perdent leur porosité. Si pendant longtemps la terre cuite a été considérée plus esthétique que le plastique, il existe aujourd’hui des pots de plastique qui l’imitent très bien. Comme l’eau s’évapore rapidement, les pots de terre cuite conviennent aux plantes préférant les sols secs et aux gens qui arrosent trop!

Pots de plastique: Les pots de plastique et de résine de synthèse sont légers, peu coûteux, faciles à ranger, imperméables et se lavent facilement. Comme l’eau s’y évapore lentement, ils sont appropriés aux plantes de sol humide.

Pots de bois: Le bois présente à peu près les mêmes qualités et les mêmes défauts que la terre cuite. Il est cependant moins fragile.

Pots de grès, de ciment et de métal: Le grès, le ciment et le métal sont généralement employés pour les pots de plus grande taille. Ces matériaux sont très lourds et imposants mais malgré tout, ils ont leur place dans des aménagements.

Les pots de terre cuite, de bois ou de métal peuvent servir de cache-pot.

Les bonnes dimensions

Les pots de forme évasée se dessèchent plus vite que ceux à col étroit car le terreau est plus exposé aux rayons du soleil. Les contenants doivent être suffisamment larges et profonds pour assurer un développement adéquat des racines et, par conséquent, des parties aériennes.

Pour arriver à maturité, les fines herbes ont besoin de pots d’au moins 20 cm de diamètre. Il est préférable de rempoter les plants dans des pots dont le diamètre est juste un peu plus grand. Les pots trop grands ou trop petits ralentissent la croissance. Dans les premiers cas, ces retards sont causés par un excès d’humidité. Dans les seconds, les racines comprimées ne fournissent plus assez d’eau et d’éléments nutritifs. Les pots larges et moins profonds sont employés pour les plantes qui ont des racines superficielles comme le thym, la sarriette et l’estragon.

Un bon drainage

Le gravier ou les tessons de poterie placés au fond des pots pour améliorer le drainage sont inutiles lorsque le fond est déjà percé et qu’il y a une soucoupe. Ils augmentent le poids inutilement et enlèvent du terreau plus essentiel aux plantes. On peut les remplacer par deux épaisseurs de papier journal qui suffisent à retenir la terre.

Faire son propre terreau

Les mélanges maison donnent de très bons résultats. Une recette passe-partout pour un terreau de rempotage est présentée dans le tableau. Pour un mélange plus riche, on peut ajouter du compost. Il faut faire le contraire pour un mélange moins riche. Pour obtenir un mélange plus acide, il faut augmenter la proportion de tourbe de sphaigne («peat-moss»). Cette recette doit être préparée un mois avant son utilisation afin de permettre aux fertilisants d’agir. La pratique démontre que la stérilisation du terreau est une opération qui s’effectue seulement s’il y a une transmission possible de maladies.

Les terreaux commerciaux

Ils doivent être nécessairement de bonne qualité. Les mélanges à base de tourbe sont légers, plutôt acides et faciles à manipuler. Ils s’assèchent rapidement et s’humidifient à nouveau seulement par trempage lorsqu’ils sont trop secs.

Ces terreaux d’empotage contiennent des engrais de synthèse à dégagement plus ou moins lent, selon les compagnies.

Les terreaux à base de compost sont plutôt riches et lourds. Ils nécessitent donc moins de fertilisation.

Le rempotage

Il devient nécessaire de rempoter lorsque les racines sont comprimées ou s’échappent des pots et que la croissance ralentit sans cause vraiment apparente. Les plantes annuelles se rempotent au printemps, tout comme le thym et les autres arbustes à feuilles persistantes. Quant aux vivaces, ces travaux se font au printemps ou à l’automne. Les bisannuelles se rempotent à l’automne, en se rappelant que les nouveaux pots auront un diamètre d’au moins 5 cm de plus que la motte de terre.

Rempotage d’une plante déjà dans un gros pot:

  • Sortir la plante du pot;
  • Dégager soigneusement la terre autour des
    racines;
  • Couper un tiers des racines avec des ciseaux ou un sécateur;
  • Empoter dans le même pot avec de la nouvelle terre fraîche;
  • Enlever le tiers du feuillage (facultatif).

Les carences et excès

Apprendre à reconnaître les symptômes de carences et d’excès des principaux éléments nutritifs devient impératif dans la culture en pot. Les erreurs de fertilisation ne sont pas compensées comme en plein sol.

La carence en azote (N dans NPK) se manifeste par un feuillage vert pâle et un brunissement des feuilles du bas qui ne tombent pas. Dans le cas d’une carence en phosphore (P dans NPK), le dessous des feuilles prend une couleur pourpre. Lorsque la pointe des feuilles intermédiaires brunit, la plante manque de potassium (K dans NPK).

Le brunissement de la pointe et de la marge des jeunes feuilles est un signe de carence en calcium. Lorsque les feuilles jaunissent à partir de la base du plant, brunissent et tombent, c’est un excès d’humidité qui est en cause.

Fines herbes les plus faciles à cultiver

Dans ce pot, fines herbes (thym panaché), plantes aromatiques (géranium odorant), petits fruits (fraisiers) et plantes annuelles (pervenche panachée) font bon ménage.

Les fines herbes en pot peuvent survivre pendant plusieurs années pourvu qu’elles soient dans des conditions adéquates et qu’elles reçoivent des soins appropriés. Par exemple, la marjolaine peut produire pendant deux à quatre ans, l’origan, la sarriette et la sauge, un ou deux ans, le persil, six à neuf mois.